L'Histoire de l'église Saint Vulfran

Il faut découvrir l'histoire de la ville d'Abbeville pour comprendre ce qui a motivé la construction d'un tel édifice. En 1058, Gui 1° de Ponthieu fait transporter les reliques de Saint Vulfran de l'abbaye de Fontenelle à Abbeville .
L'église dédiée à Saint Nicolas et Saint Firmin fut alors détruite pour laisser place à un édifice plus vaste dédié alors à Saint Vulfran .
Au XIIeme siècle, les comtes de Ponthieu fondent 26 prébendes de Chanoines et améliorent l'église qui avait été rebâtie par les comtes de Ponthieu, à ce moment là, anglais...
A la fin du XVeme siècle le Roi de France, alors comte de Ponthieu accepta, pour répondre à la puissance, le rayonnement et la prospérité d'Abbeville la construction d'une église pouvant égaler les plus beaux édifices existant .
C'est donc en 1488 que les travaux commencèrent .
Des subventions de toutes parts permirent un avancement rapide . La puissante confrèrerie des merciers y participa largement .
Les évenements ne permirent cependant pas de réaliser jusqu'au bout ce gigantesque projet et c'est en 1691 que les travaux s'arrêtent définitivement, nous donnant cette particulière collégiale à l'aspect inachevé ...mais c'est là son histoire .

Vulfran, le Saint :

Vulfran, aristocrate né en Neustrie vers le milieu du VII eme siècle fut élevé à la cour de Clotaire III (657-673). Il était très pieux et fut archevêque de Sens de 693 à 697 . Particulièrement généreux avec le monastère de Fontenelle où il s'était plusieurs fois rendu, il décida de s'y retirer pour y mourir en 698.
c'est de ce monastère qu'il partit aux alentours de 690, pour la Frise et évangéliser avec succès les peuples frisons
Autant sur la route qu'en Frise même, Vulfran accomplit des miracles. Lorsque sur la route de la Frise, nous raconte le futur abbé de Fontenelle Wadon, les missionnaires longeaient le pays des Morins, on arrêtat le navire pour célébrer le sacrifice de la Messe.
Or, il se fit qu'à cause d'une maladresse, la patène tomba à l'eau .Vulfran pria, puis donna l'ordre à son acolyte de mettre la main dans l'eau, à l'endroit précis où la patène était tombée ; du fond de la mer, celle-ci remonta dans la main qui l'avait laissée choir. Aussitôt, matelots et autres compagnons de voyage rendirent grâce à Dieu .
Arrivé en Frise, Vulfran est témoin d'une scène épouvantable : un enfant va être immolé aux dieux par strangulation .
L'apôtre réclame l'enfant qui se prénomme Ovo ; mais le dux réplique qu'il s'agit là d'une vieille coutume, et que somme toute il n'y peut rien .
Alors Vulfran n'a plus comme seul recours que la prière . Aussitôt les liens de l'enfant se rompent .
Nombreux sont les frisons qui, témoins de ce miracle, demandent le baptême ; quant à Ovo, il sera envoyé à Fontenelle et se perfectionnera dans la science sacrée .
Tant de miracles n'allaient-ils pas finir par convaincre Radbod ? , d'après la Vita Vulframni, il fut bel et bien sur le point d'accepter le baptême .Mais au dernier moment, il demanda à Vulfran s'il avait plus de chances de retrouver les reges, principes et nobiles de la nation frisonne au paradis ou en enfer . Vulfran lui répondit que, puisqu'ils n'avaient pas reçu le baptême, c'était plutôt en enfer qu'ils devaient se trouver .
Alors Radbod préfèra la damnation avec tous les siens, plutôt que la félicité éternelle avec une poignée de pauperes et il s'éloigna de la fontaine sacrée .
(extrait Vita Vulframni, chapitre 10; édition Levison 1910).